Alors que les 8 mai et 11 novembre sont habituellement célébrés avec la participation des anciens combattants, de tous les corps constitués, de très nombreux charvieulands, et d’enfants des écoles dont le nombre varie entre 120 et 150, ce 8 mai 2020 n’a rassemblé que les 5 personnes prévues par le Gouvernement, à 3 jours de la date qu’il a pourtant choisi pour la reprise des classes. Ce qui laisse bien une idée du niveau où le Président place le devoir de mémoire. Lors de cette cérémonie, et malgré la présence restreinte, Gérard Dézempte a prononcé l’allocution suivante :
« Je m’adresse aujourd’hui devant vous dans un contexte inédit. La crise du COVID-19 a bouleversé nos vies, nos habitudes, nos certitudes. Cette crise ne nous permet malheureusement pas de nous réunir en format habituel pour célébrer cette victoire des forces Alliés contre l’obscurantisme fasciste, je le déplore. Soixante-quinze années que la paix et la liberté règnent en Europe !
Cette cérémonie aurait pu être l’occasion d’un bel hommage massif et populaire à nos enfants de Charvieu-Chavagneux morts lors de ce second conflit mondial. Les circonstances en ont décidé autrement.
Je veux tout d’abord, avoir une pensée et saluer très chaleureusement nos anciens combattants et leurs représentants qui œuvrent chaque jour pour que le devoir de mémoire soit observé et qui transmettent cette flamme qui jamais ne doit s’éteindre.
Je veux également m’adresser à nos enfants qui d’habitude sont nombreux à venir au pied de ce monument se recueillir et faire résonner haut et fort notre hymne national. Ils sont l’avenir de notre Nation, et je voudrais leur dire : n’oubliez pas ! N’oubliez jamais les actes qui se sont produits. Les hommes et les femmes qui ont payé de leurs vies pour qu’aujourd’hui nous vivions en paix et en liberté.
La mémoire n’est pas quelque chose de honteux, elle nous permet de nous rappeler des moments glorieux de notre histoire commune. Mais aussi malheureusement de périodes plus sombres.
N’oublions pas que la paix et la liberté ne sont jamais acquises, les attentats répétés sur notre sol en sont un exemple frappant. Des individus prétendument français au nom d’une idéologie barbare tuent leurs concitoyens pour imposer un nouvel ordre basé sur la peur et la terreur.
En cette période particulière, « d’État d’urgence sanitaire », de nouveaux résistants ont émergé. Des infirmières, des pompiers, des ambulanciers et tant d’autres. Ils sont encore, à l’heure actuelle, en première ligne pour juguler une menace qui a déjà fait de trop nombreuses victimes dans notre pays.
Alors non, nous ne sommes pas en guerre mais la situation actuelle nous démontre la nécessité de ne pas oublier. Ne pas oublier les faits de bravoures qui ont fait la France, ne pas oublier les résistants de la première heure qui ne se sont jamais soumis à l’idéologie funeste du nazisme. Ils n’étaient pas nombreux mais avaient tous chevillé fortement au corps cette idéal de liberté et du respect d’autrui.
La crise du COVID-19 a fait renaître de vieilles solidarités, chacun s’est redécouvert. L’individualisme et l’hédonisme ont laissé leurs places au dévouement et à l’engagement.
La France a ceci de superbe, à chaque crise elle se relève et devient plus forte, plus unie, plus grande !
Je voudrais que dans la période de crise sanitaire, économique et sociale qui s’ouvre chacun médite ces paroles du Général De Gaulle : « Vieille France, accablée d’Histoire, meurtrie de guerres et de révolutions, allant et venant sans relâche de la grandeur au déclin, mais redressée, de siècle en siècle, par le génie du renouveau ! »
Faisons preuve de cet esprit singulier, réinventons-nous, soyons audacieux, soyons Français !
Vive la République,
Vive la France »