Mesdames,
Messieurs,
Dans toute l’histoire de notre Nation, aucune guerre n’a égalé, en massacres et agonies, la Grande guerre de 14-18.Plus de 7,8 millions de citoyens Français ont revêtu l’uniforme. Au total, plus d’1 390 000 de nos soldats sont morts au combat, et plus de 4 millions en sont revenus blessés ou mutilés.
Aucun sol d’aucun pays n’a été aussi arrosé de sang humain que les départements français de la Marne, des Ardennes ou de la Meuse.
Nos communes de Charvieu et de Chavagneux y ont perdu 38 de leurs fils. Sans oublier le sacrifice des femmes, qui ont remplacé les hommes au champ et à l’usine, tout au long du conflit.
Ils étaient nos arrière-grands-parents, nos grands-parents, et, pour certains des plus âgés d’entre nous, nos parents. Ils ne sont plus, mais nous sommes leurs héritiers ; cette idée est à elle toute seule une grande leçon d’humilité….
Nous regrettons bien évidemment, qu’en raison des directives gouvernementales, les écoles de la Commune n’aient pu faire participer les enfants et les jeunes à cette commémoration, comme elles le font chaque année. Ecoles ouvertes, tous les enfants accueillis, mais pas pour commémorer les souffrances de la Nation. Nous constatons.
Néanmoins, je sais que nos enseignants auront à cœur de faire connaître à notre jeunesse l’importance du sacrifice consenti par les Français de 14-18.
Comment ne pas faire la comparaison entre notre actualité et la terrible période des années 14-18 ? En effet, un parallèle me frappe :
Le terrorisme djihadiste tout d’abord, responsable du massacre de 270 personnes sur notre sol depuis 2012, réactive le souvenir de l’agression armée, sur notre territoire, de soldats étrangers, comme en 1914. La guerre avec son cortège de morts, chez les soldats comme chez les civils….
Ensuite, la crise mondiale du coronavirus, qui rappelle à notre mémoire la terrible épidémie dite de la « grippe espagnole », qui a démarré au printemps 1918 vers la fin de la Grande guerre, et qui aurait décimé jusqu’à 100 millions de personnes, soit environ 6% de la population mondiale de l‘époque.
Certes, le contexte est différent. Le nombre de morts causé par l’islamisme et le Covid-19 en France n’est pas aussi grand, Dieu merci, que celui de la Grande guerre et de la « grippe espagnole », mais tout de même, à l’instar les Poilus et de tous les Français de 1918 qui ont dû lutter contre cette maladie, nous sommes face à un péril, l’un de ces moments où l’Histoire se rappelle à nous, dans toute sa dimension tragique, et impose de réagir.
D’une certaine manière, nos forces de l’ordre, garantes de l’ordre public, et nos militaires qui combattent le djihadisme au Mali, sont, au même titre que les Poilus de 14-18, les gardiens de notre civilisation.
De même, les soignants qui combattent chaque jour la maladie dans nos hôpitaux, ne comptant pas leurs efforts, sont aussi des sentinelles pour la France, comme l’étaient les médecins et infirmiers français de 1918.
Certains voudraient faire des commémorations du 11 novembre un prêche pacifiste, une ode au « vivre ensemble » et à l’« acceptation de l’autre ». Cette attitude en dit long sur l’émasculation de ceux qui prônent cette vision. Ne vouloir retenir de la Grande Guerre que les mutins et les déserteurs, c’est priver nos Poilus de tout ce qui leur restait, du fond de leur tranchées : leur héroïsme et leur insondable dignité.
Nos soldats, qui ont dû abandonner leurs fiancées, leurs épouses et leurs enfants ; leur charrue et leur marteau ; pour aller se battre dans la boue, la vermine et le froid, en sont ressortis vainqueurs, au prix d’immenses sacrifices. Mais que diraient-ils aujourd’hui ?
Que diraient-ils en voyant ces zones où les lois de la République ne s’appliquent plus, ces banlieues que le sociologue Jazouli qualifiait de « nouvelles frontières intérieures », où la charia tient lieu de loi ?
Eux qui ont su prendre la mesure du danger qu’encourait leur pays, que diraient-ils aujourd’hui de l’incurie de certains de nos dirigeants ? A l’heure où la Chine et les Etats-Unis fourbissent leurs armes, à l’heure où la Turquie d’Erdogan menace ouvertement la France, à l’heure où les vagues d’immigration nous submergent –que diraient-ils en voyant nos dirigeants faire de l’instauration de l’« écriture inclusive » et de l’obligation du port du masque, l’horizon ultime de leur action politique ?
Ne soyons pas ces« nains juchés sur des épaules de géant » dont parlait Blaise Pascal ! Soyons dignes de nos Poilus. Rappelons-nous la dette éternelle que chacun, nous leur devons, à ceux qui ont défendu jusqu’au sacrifice suprême notre sol, notre liberté, notre sécurité et notre art de vivre.
Notre devoir suprême est de laisser à nos enfants et petits enfants ce pays libre, fort, et dépourvu d’archaïsmes religieux, que nous ont laissé, au prix de leur sang, de leur sueur et du fonds de leur âme, nos parents et nos grands-parents.
Mesdames et messieurs, je vous remercie de votre attention.